Projet individuel en anglais, sujet libre
Intervenants
- David Morin-Ulmann, Docteur en Sociologie
- Céline Gallen, Enseignant-chercheur en Marketing
- Élise Auger, designer graphique et directrice artistique indépendante
- Guillian Graves, Designer spécialisé dans la recherche et l’innovation

Projet d’innovation alimentaire avec recherches multidisciplinaires (sociologie, marketing, historique etc.)

Pour ce projet d’études, je me suis intéressée à la problématique de la surpêche. Partie du constat d’une situation alarmante, j’ai souhaité trouver des alternatives aux poissons surconsommés (saumon, thon, cabillaud, crevettes roses). Et c’est au cours de mes recherches que je me suis aperçue qu’en France, certaines variétés étaient oubliées ou victimes de préjugés alors qu’elles présentaient un véritable potentiel environnemental. 
C’est le cas des céphalopodes (calamar, poulpe, seiche) et plus particulièrement du calamar. Perçu comme « fade », « caoutchouteux » et « difficile à préparer » il n'est néanmoins pas en danger, a une reproduction rapide avec un taux élevé, une courte durée de vie, une technique de pêche ne générant pas de prises accidentelles et il possède même des qualités nutritionnelles intéressantes.
« À travers ce projet, je ne cherche pas à pousser à la surconsommation de cette espèce mais simplement la faire apprécier davantage. Amener les consommateurs à varier leur alimentation permettrait de rétablir un équilibre entre espèces sous-consommées / espèces sur-consommées. »
Le projet se divisait en plusieurs phases :

Une première phase de recherches via la mise en place d’entretiens avec experts, l’élaboration d’une documentation bibliographique, des observations terrain mais aussi des premières expérimentations avec le calamar. 
« Il a fallu que je m’entoure de nombreux spécialistes et d’utilisateurs, que je sorte de ma zone de confort. Ce n’était pas évident de prendre confiance en moi et en mon projet mais cela m’a fait grandir. »
La deuxième phase consistait en des expérimentations et l’élaboration de concepts à partir d’un positionnement, découlant des recherches. 

Enfin, la troisième phase portait sur le développement du projet final.
« Afin d’améliorer l’image du calamar pour diversifier notre alimentation, j’ai créé Céphormidable.» 
« Céphormidable » est le nom d'une marque de produits à base de céphalopodes pour une consommation durable. Cette première gamme de produits, porte donc sur le calamar et le propose frais, pré-découpé, accompagné d'une marinade à base de kiwi.
Cette proposition permet de contrer 3 préjugés majeurs sur le calamar :
1. Le goût (relevé grâce à la marinade)
2. La texture (attendrie grâce aux enzymes du kiwi)
3. La préparation (simplifiée grâce à la pré-découpe et les étapes de préparation indiquées à l’intérieur du pack) 
Le choix du produit frais permet de répondre aux attentes de naturel de ce dernier mais aussi de l'éduquer sur l’aspect du calamar et ses différentes parties. Quant à la pré-découpe, elle permet de contrer « le côté rebutant » du calamar entier (gros yeux, gluant, tentacules).
Les recettes de marinades sont déclinées en fonction de la saisonnalité des ingrédients durant celle du calamar (Août - Février). Le produit sera commercialisé en grande surface mais uniquement durant cette période. 
Concernant son usage, le consommateur ouvre le packaging, découvre les étapes de préparation inscrites sur le volet ouvert et les suit pas-à-pas. Pendant le temps de repos de la marinade, il pourra lire un contenu dans le fond de l’emballage qui compare le calamar avec le saumon. En quelques points, le consommateur pourra prendre conscience de la situation difficile du saumon et l’alternative intéressante que présente le calamar. 
Afin que la marque « Céphormidable » soit présente sur le marché tout au long de l’année et accentue la diversification alimentaire, une gamme autour du poulpe (pour l’automne) et une autre sur la seiche (pour le printemps) sont envisagées. Néanmoins, ces espèces ne demandent pas les mêmes préparations et nécessiteront des solutions adaptées. 
Le projet reste en cours : je souhaite explorer davantage la problématique de la surpêche et sa traduction autour des usages, la pédagogie, communication etc. Et pousser l’innovation plus loin avec le packaging (informations et matériaux).
Le petit + !
Un véritable projet d’innovation et de conception concret. Pour la fin de mon Master, j’ai pu travailler sur une problématique qui me tenait à coeur et m’engager dans la démarche de manière approfondie. 
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